Les branches de lunettes
Les lunettes d’autrefois ne ressemblent pas à celles sont aujourd’hui : aussi étonnant que cela puisse paraître, les branches permettant le bon maintien de nos montures n’ont pas toujours existé…
© Collection VDesign
Je vous parle d’un temps
Les personnes portant des montures optiques n’ont pas attendu la découverte des lois de la gravité pour se rendre compte qu’il fallait trouver un moyen de les faire tenir sur leur nez, pour éviter qu’elles ne tombent…
Pendant longtemps, ces objets étaient relativement chers, étant fabriqués dans des matériaux nobles tels que la corne, le cuir, etc. Cela amenait à créer des produits avec le moins de surface possible, afin de ne pas payer des fortunes. Entre le 16ème et le 17ème siècle, des techniques alternatives sont cherchées pour maintenir ces structures en place : modèles pince-nez, rubans, barres, etc.
Ces alternatives étant toutefois peu pratiques, la quête des lunettes idéales s’est donc poursuivie…
La révolution des branches
Il faudra finalement attendre entre 1727 et 1730 pour que les premières lunettes dotées de branches soient inventées. Le mérite de cette découverte est attribué à l’opticien britannique Edward Scarlett ! Contrairement aux montures précédentes, ses modèles sont munis de bras rigides et de cercles aux extrémités, allant jusqu’aux tempes pour s’accommoder aux perruques de l’époque.
Parallèlement, des objets optiques sans attaches restent très populaires auprès de la bourgeoisie… Ainsi, monocles, face-à-main et binocles se portent fièrement en société avec leurs riches ornements : il s’agit d’une des premières formes de mode pour les accessoires optiques.
Pour se rapprocher des montures actuelles, il faudra attendre la fin de la tendance des perruques courant 19ème siècle, permettant aux branches d’être étirées jusqu’aux oreilles, gagnant leur courbure caractéristique : la cambre !
À partir de ce point, la plupart des évolutions seront plus d’ordre esthétique que pratique…
Un peu de jargon
Pour bien saisir l’utilité des branches de lunettes, il faut comprendre le fonctionnement de l’appareil !
© Dilem
Toute paire possède deux cercles optiques, traditionnellement liés par un pont, petit morceau de matière passant au-dessus de l’arête du nez. Les branches, quant à elles, sont connectées à chaque verre par un système de charnière qui permet de plier la monture quand elle n’est pas portée, offrant un gain de place conséquent.
Qu’elles soient sophistiquées ou sobres, les branches doivent avant tout être confortables et ne doivent pas vous gêner ! En effet, si elles sont trop serrées, elles peuvent occasionner des maux de tête ; si elles sont trop lâches, elles risquent de glisser, vous obligeant à les remettre correctement plus ou moins régulièrement. Ce réglage peut se faire gratuitement chez votre opticien.
En fonction de leur usage, la forme des branches peut changer, notamment pour les montures de sport ! Ces dernières sont soumises à des mouvements plus intenses et fréquents, contraignant à trouver une autre solution. Pour tenir en place, les branches sont légèrement courbées, épousant la forme de votre tête, et possèdent des parties agrippantes pour limiter le glissement.
Il n’y a pas à dire, les branches de nos lunettes sont vraiment utiles !
La valse des branches…
Aujourd’hui, les branches sont l’un des éléments qui donne l’aspect final à la monture, et lui confèrent son esthétique définitive… Les marques font donc particulièrement attention à leur allure, et certaines d’entre elles proposent aux porteurs de les choisir pour plus de personnalisation ! C’est le cas de Dilem, une marque française à l’origine d’ingénieux systèmes de clips, qui permettent de changer de branches à l’envi… Mais si vous êtes plutôt de ceux qui conservent les mêmes goûts année après année, Hakino et sa palette de 15 branches d’acétate colorées devrait vous combler !
© Hakino – Collection KR8